Votre poème préféré

Je continue dans ma quête de connaître les goûts des membres du forum



Pour ma part, j'ai un faible pour les poèmes de Prévert. Si je devais n'en choisir qu'un, je dirais... Le Cancre car ça me rappelle les années de primaire où on devait aller devant la réciter. Ah nostalgie...

J'aime Rimbaud (sans préférence particulière pour un poème en fait)
Et le Spleen 4 de Baudelaire (Quand le ciel bas et lourd...), et le sonnet en X de Mallarmé pour ceux qui m'ont vraiment marqués/plus/intrigués/whatever
J'en retrouverai peut-être d'autres plus tard, j'overkiffe la poésie

Par contre Prevert ça passe pas du tout.

Le Mal-Aimé - Apollinaire, parce que mon père le récitait souvent.
Le dormeur du val - Arthur Rimbaud, parce que je le trouve beau, et que j'arrive très bien à visualiser la scène.
Demain, dès l'aube - Victor Hugo, la même qu'au dessus.

J'aime beaucoup Prévert moi aussi, et en choisir un, je dirais peut-être "Je suis comme je suis".
Mais, je ne sais pas en faites.

J'ai horreur de la poésie.

Entropie a écrit:

J'ai horreur de la poésie.

Pareil mais en plus modéré.

Ouais enfin la poésie c'est quand même hyper varié... Ca et le théâtre, on peut en dire ce qu'on veut, ça m'étonnerait beaucoup qu'en cherchant on déteste vraiment tout

Ouais ouais mais on peut toujours avoir un peu de mal. Mais évidemment je remet pas en cause la valeur de ce genre.

Lisez donc Antonin Artaud (là c'est pour faire genre j'ai de la grosse culture je connais même son prénom) et plus particulièrement Tutuguri, ça va vous faire changer d'avis.

Je valide l'horreur de la poésie, et j'irai même jusqu'à dire que certains poèmes, fussent-ils disséqués en long, en large et en travers en cours de français, ne veulent rien dire du tout et qu'il ne s'agit que de mots placés les uns derrière les autres certes de façon organisée pour avoir des rimes, un rythme et tout, mais au sens inexistant. J'en avais trouvé un magnifique dans ce genre-là, d'un type super connu dont j'ai oublié le nom, mais totalement incompréhensible, je demanderai à ma soeur de me rappeler ce que c'était.

Je plussoie dans le fait qu'il n'y a rien de pire que d'analyser un poème.
un poème se ressent, il ne s'explique pas.

Artaud ? Je savais pas qu'il avait fait de la poésie (en même temps jle vois comme le gros rebelle qui fait du théâtre essentiellement basé sur la non-utilité de la parole, tout type de littérature sans représentation m'étonne de lui)

Nerop : ce serait pas celui-là ?
http://membres.multimania.fr/fcollard/mallarme_sonnet_en_x.html
Bah moi jle trouve magnifique (mais va pas attendre de moi une explication de texte, le peu qu'j'en comprends je suis totalement incapable de l'exprimer).
De un, un poème ne nécessite pas forcément d'être compris pour être beau. C'est pas pour rien si c'est de la poésie et pas une nouvelle : y a une dimension esthétique totalement énorme.
De deux, ça veut rarement rien dire. C'est juste parfois vachement chelou.

Après tout dépend ce qu'on appelle poème. Même une chanson peut en être un.

Non mais arrêtez, les recueils de poèmes c'est ce que je trouve de pire à lire. J'aime lire pour l'histoire, en premier lieu. Il se trouve donc, désolé, que la poésie ne me fait pas rêver, et je trouve ça très souvent mal écrit. Oui licence poétique peut être mais en tout état de cause c'est une gageure de lire des recueils de poèmes.
Alors je passe sûrement à côté de quelquechose, c'est vrai, mais pour ma part un recueil, tu te touches sur 3 pages et le reste tu t"emmerdes. C'est plutôt (le chien de mickey) désagréable.

En même temps c'est un peu maso de se farcir un recueil entier d'un bloc quand on aime pas beaucoup la poésie. Même moi qui adore ça, je le fais très rarement, je lis un poème ou deux, j'arrête, je reprends, je vais pas dans l'ordre, j'en zappe certains, j'en relis d'autres... C'est un "recueil" parce qu'on va pas publier poème par poème (et j'admets qu'il y a une logique, mais elle reste souvent perceptible dans l'ensemble même sans suivre, ou alors tu relis le recueil à la bien une fois que tu l'as déjà fait n'importe comment et que t'es sûr d'aimer (genre Les Fleurs du mal, l'ordre est loin d'être anodin (d'ailleurs il est même classé en sous parties...), mais pour prendre du plaisir à lire Baudelaire y en a pas besoin, quitte à se repencher dessus après si on tient à une bonne connaissance du truc)).
Parce qu'effectivement, un recueil dans la gueule c'est facilement l'overdose

Après pour le mal écrit, c'est déjà plus embêtant (et là je ne conseille à personne St John Perse :

Spoiler:

c'est par verset, et j'en pense presque pas de mal, juste qu'il faut être dans un état second voire tertiaire pour apprécier et c'est suicidaire à l'oral)

Alors là Wil je ne suis pas d'accord, c'est justement à l'oral que l'extrait (parce qu'après, Saint-John Perse je ne connais pas) prend toute son ampleur. Il suffit juste de bien savoir le lire.

Ce que je voulais dire par oral, c'est oral de bac.
Et même quand t'as un truc solide c'est dangereux ce truc.
Saint-John Perse t'auras du mal à trouver des trucs sur internet, après je conseille quand même carrément pas.
Pour c'qui est de la compréhension, en gros il est nostalgique de son île qu'il a quitté pour des études en France et il passe Eloges à le dire.

SJP c'est bof
j'aime bien Oiseaux de lui et puis après...

Mes poèmes "préférés"... sans hésiter ceux de Rimbaud (Bal des Pendus, Soleil et Chair, Ophelie, Le Bateau Ivre, l'Epoux Infernal, l'Aube...). Baudelaire avec le ciel bas et lourd, (cité plus haut je crois), l'Albatros et Elévation, les poèmes du chapitre Destruction, enfin.

En vrac, il y a les yeux d'Elsa d'Aragon, El Desdichado et Fantaisie de Nerval.

Je ne ferai pas l'impasse sur un des grands poètes de la deuxième moitié du 20ème siècle, qui est Charles Bukowski. Pour un tel phénomène, lire toute sa poésie n'est pas superflu.

J'abuserai en ajoutant les textes de Pete Doherty, le rimbaldien le plus connu. Arcady, Albion, The Good Old Days...tous ces textes sont magnifiques, tournés vers l'Arcady.




Pour répondre à quelques messages, sachez qu'un poème n'est qu'une œuvre art. Si l'artiste ne veut que l'art pour l'art, tel un Parnassien comme Heredia, alors effectivement le poème aura pas ou peu de sens. J'ai relu Mallarmé et même lui écrivait dans sa correspondance que ses poèmes n'avait pas de sens (auto dérision du génie, selon moi, en fait). Mais l'argument "la poésie c'est juste des mots qu'on met de telle façon que..." ne tient pas du tout. Lisez le Bateau Ivre et nous en reparlerons

Ryoma a écrit:

Pour répondre à quelques messages, sachez qu'un poème n'est qu'une œuvre art. Si l'artiste ne veut que l'art pour l'art, tel un Parnassien comme Heredia, alors effectivement le poème aura pas ou peu de sens. J'ai relu Mallarmé et même lui écrivait dans sa correspondance que ses poèmes n'avait pas de sens (auto dérision du génie, selon moi, en fait). Mais l'argument "la poésie c'est juste des mots qu'on met de telle façon que..." ne tient pas du tout. Lisez le Bateau Ivre et nous en reparlerons

De rien.

La musique n'est que des sons qu'on met de telle façon que...
La sculpture n'est que de la matière qu'on façonne de telle façon que...
La peinture n'est que des couleurs qu'on met sur une toile de telle façon que...
Tu peux dire ça de tous les arts alors pourquoi pas avec la poésie ?

Quand à Pete Doherty, soyons honnêtes, il a sorti trois jolis textes en huit ans, il a écrit beaucoup de daubes à côté, c'est pas demain la veille qu'il publiera un recueil (oh bon sang j'espère qu'il ne l'a pas déjà fait!)

Le poème qui m'a le plus marqué, c'est peut être "Mon rêve familier", de Verlaine.
Sinon, j'aime aussi beaucoup "Hope is the thing with feather" d''Emily Dickinson.

Ma France à moi elle parle fort, elle vit à bout de rêves,
Elle vit en groupe, parle de bled et déteste les règles,
Elle sèche les cours, le plus souvent pour ne rien foutre,
Elle joue au foot sous le soleil souvent du Coca dans la gourde,
C'est le hip-hop qui la fait danser sur les pistes,
Parfois elle kiffe un peu d'rock, ouais, si la mélodie est triste,
Elle fume des clopes et un peu d'shit, mais jamais de drogues dures,
Héroïne, cocaïne et crack égal ordures,
Souvent en guerre contre les administrations,
Leur BEP mécanique ne permettront pas d'être patron,
Alors elle se démène et vend de la merde à des bourges,
Mais la merde ça ramène à la mère un peu de bouffe, ouais.
Parce que la famille c'est l'amour et que l'amour se fait rare
Elle se bat tant bien que mal pour les mettre à l'écart,
Elle a des valeurs, des principes et des codes,
Elle se couche à l'heure du coq, car elle passe toutes ses nuits au phone.
Elle paraît feignante mais dans le fond, elle perd pas d'temps,
Certains la craignent car les médias s'acharnent à faire d'elle un cancre,
Et si ma France à moi se valorise c'est bien sûr pour mieux régner,
Elle s'intériorise et s'interdit de saigner. Non...

{Refrain: x2}
C'est pas ma France à moi cette France profonde
Celle qui nous fout la honte et aimerait que l'on plonge
Ma France à moi ne vit pas dans l'mensonge
Avec le coeur et la rage, à la lumière, pas dans l'ombre

Ma France à moi elle parle en SMS, travaille par MSN,
Se réconcilie en mail et se rencontre en MMS,
Elle se déplace en skate, en scoot ou en bolide,
Basile Boli est un mythe et Zinedine son synonyme.
Elle, y faut pas croire qu'on la déteste mais elle nous ment,
Car nos parents travaillent depuis vingt ans pour le même montant,
Elle nous a donné des ailes mais le ciel est V.I.P.,
Peu importe ce qu'ils disent elle sait gérer une entreprise.
Elle vit à l'heure américaine, KFC, MTV Base
Foot Locker, Mac Do et 50 Cent.
Elle, c'est des p'tits mecs qui jouent au basket à pas d'heure,
Qui rêvent d'être Tony Parker sur le parquet des Spurs,
Elle, c'est des p'tites femmes qui se débrouillent entre l'amour,
les cours et les embrouilles,
Qui écoutent du Raï, RnB et du Zouk.
Ma France à moi se mélange, ouais, c'est un arc-en-ciel,
Elle te dérange, je le sais, car elle ne te veut pas pour modèle.

{au Refrain, x2}

Ma France à moi elle a des halls et des chambres où elle s'enferme,
Elle est drôle et Jamel Debbouze pourrait être son frère,
Elle repeint les murs et les trains parce qu'ils sont ternes
Elle se plaît à foutre la merde car on la pousse à ne rien faire.
Elle a besoin de sport et de danse pour évacuer,
Elle va au bout de ses folies au risque de se tuer,
Mais ma France à moi elle vit, au moins elle l'ouvre, au moins elle rit,
Et refuse de se soumettre à cette France qui voudrait qu'on bouge.
Ma France à moi, c'est pas la leur, celle qui vote extrême,
Celle qui bannit les jeunes, anti-rap sur la FM,
Celle qui s'croit au Texas, celle qui a peur de nos bandes,
Celle qui vénère Sarko, intolérante et gênante.
Celle qui regarde Julie Lescaut et regrette le temps des Choristes,
Qui laisse crever les pauvres, et met ses propres parents à l'hospice,
Non, ma France à moi c'est pas la leur qui fête le Beaujolais,
Et qui prétend s'être fait baiser par l'arrivée des immigrés,
Celle qui pue le racisme mais qui fait semblant d'être ouverte,
Cette France hypocrite qui est peut-être sous ma fenêtre,
Celle qui pense que la police a toujours bien fait son travail,
Celle qui se gratte les couilles à table en regardant Laurent Gerra,
Non, c'est pas ma France à moi, cette France profonde
Alors peut-être qu'on dérange mais nos valeurs vaincront
Et si on est des citoyens, alors aux armes la jeunesse,
Ma France à moi leur tiendra tête, jusqu'à ce qu'ils nous respectent.

Je te hais.

Oulah.

Bernard Meddoc a écrit:

De rien.

Sont d'accord avec toi

Citation :

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse.
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée, et la flûte caline ;
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !

(mais ce mec a aussi écrit ça :
L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins ;
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain.
ou ça : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/arthur_rimbaud/ophelie.html
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/arthur_rimbaud/venus_anadyomene.html)

Et puis comme je relis Baudelaire dès qu'on me traine au CDI, quand même, jconseille, c'est pas très niable qu'il y ait des choses magnifiques dans la section Spleen et Idéal des Fleurs du mal.
J'overkiff celui-ci :

Spoiler:

mébon